Suite "De pire en pire"

Précédemment...

Emma entendit une voix derrière elle. Surprise, elle se retourna et vit alors Jane, assise par terre, qui ne semblait pas franchement enchantée.

Elle s’approcha. Ce qui suivit lui expliqua la situation. Jane semblait s’être au mieux tordu la cheville.

Mais quelle poisse cette soirée ! Quelle idée avait-elle eu de sortir ? En même temps, c’était mieux pour Eulalie mais bon…
Emma leva les yeux au ciel et espéra de tout son cœur que Rusard n’arriverait pas tout de suite.

Elle s’approcha de Jane, se baissa et l’attrapa sous le bras pour la soulever.

« Mais qu’est-ce que vous avez tous ce soir ! Entre Eulalie qui fait une fausse couche, toi qui te tords la cheville, et vous deux qui n’avaient rien à faire dans les couloirs…
Et bien sûr, c’est moi qui suis censée être responsable…
Alala, je vous jure. Si on se fait prendre, je peux vous assurer que je vous en voudrais.

Maintenant, on y va. Et plus vite que ça… »

Dit-elle, l’air décidé, sur un ton où perçait l’agacement.
Elle prit la direction de la salle des préfets, en traînant Jane plus qu’autre chose.

James observa du coin de l'oeil l'épisode qui se tramait derriere lui. Hum, Jane venait visiblement de se tordre la cheville... Et donc elle ralentissait un peu le mouvement... James souffla. Si Rusard les prenait... Ils étaient mal, très mal... Il avait l'habitude des retenues oui mais.. Bizarrement là il ne voulait pas.

- Ah les filles...

Il leva les yeux en l'air et s'avança à pas rapides vers Jane et Emma. Il l'aida à porter Jane et accéléra le pas jusqu'à la salle des préfets.

- Allez on se dépêcheeee... ! J'entends déjà la démarche élégante de notre cher Rusard...

Emma poussa un grognement dédaigneux, leva les yeux au ciel, et poussa un soupir, pour tenter de se calmer.

« Non mais franchement ! Qu’est-ce que vous avez tous ce soir ? C’est la pleine lune qui vous fait cet effet ! Rhaaaa ! Je ne sais pas ce qui me retient de tous vous emmener directement chez Rusard ! »

Elle se tut un instant et prit une grande inspiration.
Puis elle se tourna vers Léanne et lui lança un regard assassin.

« C’est quoi ton excuse à toi ? Fausse couche aussi ? Funambulisme ? Envie soudaine de marcher ? »

Emma s’était arrêté un instant, de stupeur. Ce que les élèves pouvaient être exaspérants parfois…
Agacée, elle repris sa marche, traînant Jane sans aucune complaisance, comme un vulgaire sac à patate. A grandes enjambées, elle se dirigea vers la salle commune des préfets, sans même un regard pour les retardataires. S’ils ne voulaient pas la suivre, tant pis pour eux. Cela ferait la joie de Rusard…
Voilà, ça y est, elle était de mauvaise humeur. Pour de bon. Quoi qu’il en soit, les humeurs de la jeune fille changent vite. Heureusement. C’était sa façon d’exprimer la peur de se faire attraper…
Enfin, plus ou moins…Il faut dire que la situation était quelque peu grotesque.

*Jane n'appréciait que très peu de se faire traîner comme un vulgaire paquet. Aussi fût-elle très heureuse que James vienne aider à la porter. Elle soupira à Emma :*

On ne pourrait pas aller moins vite, ma cheville me lance atrocement !

*Voyant le visage peu enjoué d'Emma, Jane se dit qu'elle ferait mieux de se la boucler. Une Woodhouse de mauvaise humeur était quelquechose à éviter. Elle se redressa en remerciant James et s'adossa au mur en soupirant une fois de plus :*

Même Jones le dit, Rusard est loin alors cesse det'inquiéter, Emma !

*Argus s'était fait discret depuis maintenant un bon bout de temps. Caché derrière des tentures dissimulant un passage secret qu'il avait emprunté au premier étage pour arriver plus vite à son bureau, il sur sauta lorsque dans sa tête l'idée d'un complot naissait. Il reconnut la voix d'un Gryffondor*

Potter... Ton compte est bon cette fois
Ils ont parlé d'aller dans la Salle des Préfets, il vaut mieux que j'intervienne maintenant ou je ne pourrai pas les coincer.


*Argus sortit brusquement de sa cachette en bousculant par ailleurs la Winter qui s'était adossé contre la tenture du passage secret. Il regarda la flopée d'élèves :*

Deux Gryffondor, deux Poufsouffle... Jolie collecte ! Veuillez avancez jusqu'à mon bureau, SANS UN BRUIT ! ET NE TENTEZ RIEN? SINON VOUS POURREZ ÊTRE SÛRS D'ÊTRE RENVOYES DES CE SOIR !

*Il passa près des élèves et leur arracha leurs baguettes des mains :*

Elles vont seront rendues par le Directeur demain... Maintenant avancez !

Et là le titre du sujet prenait toute son ampleur. La situation devenait de pire en pire. James ne préféra pas dire un mot de plus à l'arrivée de Rusard histoire de ne pas leur attirer plus d'ennuis qu'ils n'en avaient déjà. Mais son apparition l'avait surpris, ce concierge devenait vraiment plus malin. A croire qu'il s'entrainait pendant les vacances, avant la rentrée...

Il soupira quand Rusard lui prit sa baguette et lança un regard gêné à Léanne, Jane, et surtout Manon Emma (pardon xD mais je trouve que ça ressemble à Emma c'estp our ça :p). Déjà qu'elle était en colère, elle n'imaginait même pas ce qu'elle allait dire maintenant. Il se mit donc en chemin vers le bureau de Rusard, sans rien dire, suivi des autres.

EMMA [n’est-ce pas, James ! XD], se courrouça. Elle pinça les lèvres et pâlit.
Ah non ! Non vraiment là, quand même, c’en était trop.
Quand Rusard passa devant elle pour lui arracher sa baguette, elle s’y agrippa de toutes ses forces.

« Vous ne pouvez pas retirer sa baguette à un préfet en service ! C’est écrit dans le règlement ! »

Comme Rusard ne semblait pas l’écouter –et qu’il était largement plus fort qu’elle- elle lui abandonna sa baguette puis courut pour se mettre à sa hauteur. Elle se planta devant lui, les bras croisés.

« Comment osez-vous aller contre les ordres de votre directeur ! J’avais à charge de conduire ces élèves à la salle des préfets où doivent nous rejoindre quelques professeurs. Dont… le professeur Slughorn et… le professeur… Chourave ! Exactement !
Nous devons ensuite aller dans la forêt pour… chercher des plantes rares qui… ne sont visibles qu’en pleine nuit.
Nous avions le choix, en cours, entre deux potions, et nous sommes les seuls assez fous pour avoir choisi la deuxième qui nécessite tout ce rituel.
Elle est beaucoup plus difficile mais au moins nous aurons une bonne note, n’est-ce pas, et donc… bah voilà.
Hum…
Le professeur Dumbledore ne vous a pas prévenu ? Il avait pourtant dit qu’il le ferait…
Donc, bref, nous sommes totalement en droit de nous trouver ici.
Alors rendez-nous nos baguettes et laissez-nous y aller. Sinon, on risque d’être en retard… »

Emma avait complètement inventé l’histoire, évidemment, et avait brodé au fur et à mesure que les mots lui venaient.
Elle espérait que Rusard la croirait, ou tout du moins, douterait de son bon droit. S’il doutait, ils étaient sauvés…

*Argus ricana devant les soi-disant explications de ce qui servait de préfète aux Poufsouffle. Il regarda le reste du groupe : Potter, qui étrangement ne disait rien. Winter, une cheville apparemment en mauvais état et Jones, qui ne donnait pas l'impression d'être là par obligation. Argus augmenta son rictus lorsqu'il darda Woodhouse de son regard :*

Je ne savais pas que le Professeur Slughorn était sorti de Sainte-Mangouste. Hier encore les Médicomages ont annoncé qu'ils le gardaient pendant deux semaines. Et puis je ne vois pas cette grosse limace venir à Poudlard recouvert de pustules.

*Puis il éleva la voix :*

Avant de dire des âneries, vous devriez demander aux Premières Années quels sont les Professeurs encore disponibles dans cette école... Puisqu'il semble qu'ils se sont mis en tête de les envoyer tous à l'hôpital avant la fin du trimestre...

*Il poussa Emma devant lui, pour qu'elle se dirige vers son bureau avec le reste du groupe. Il grogna sur Winter :*

Dépêchez-vous ! Cessez de jouer la comédie !

*Il poussa Winter et ricana:*

Sachez, MISS Woodhouse que Monsieur le Directeur donne toujours une autorisation écrite pour les élèves qu'il autorise à sortir la nuit. Or, il me semble que ce n'est pas votre cas. MAINTENANT AVANCEZ !

*Il s'arrêta quelques secondes, sortit un trousseau de sa poche et ouvrit la porte de son bureau dans un grincement. Puis il murmura :*

Entrez mes chers, vous prendrez bien une retenue !

James affichait un large sourire quand Emma commença à inventer des explications à Rusard. Mais ce dernier s'effaca quand le vieux concierge découvrit la supercherie. Il n'y avait donc plus rien à faire, ils étaient obligés de suivre Rusard jusqu'à son bureau, sûrement pour une petite retenue...

- Vous comptez nous mettre en retenue maintenant ? A 10 heures du soir passées ?

Puis il eut un sourire railleur avant d'ajouter :

- Avec plaisir, nous aimons tellement ça, les retenues...

*Jane sentait déjà la colère d'Emma lui arriver en pleine face... Il n'était jamais bon de se trouver face à une Woodhouse énervée. Avant d'oir put s'excuser auprès de son amie, Jane reçut un coup dans le dos et s'étala par terre. Le nez contre le sol froid, elle gémit :*

Aïe ! Mais vous êtes pas bien ?

*Jane regretta aussitôt d'avoir prononcé ses pensées à voix haute car c'était à Rusard qu'elle s'adressait. Et il était de notoriété publique que Rusard n'aimait pas qu'on lui parle sur un ton de "révolutionnaire". Elle prit cependant son mal en patience et se releva en chancelant tout en essayant de ne pas trop appuyer sur sa cheville blessée. Arrivée devant le bureau de Rusard, elle souffla, ils étaient enfin arrivés... Certes, elle aurait préféré être autre part mais en cet instant elle ne voulait qu'une chose, s'arrêter de marcher...*

Emma prit son air buté des mauvais jours. Elle pinça les lèvres, serra les dents et croisa les bras.
Il faut dire qu’elle n’était vraiment, vraiment, vraiment pas contente…
D’ailleurs, histoire de se « rebeller » –puisque ce n’était venu à l’idée de personne apparemment- elle refusa d’entrer dans le bureau ; elle resta planté devant, ses yeux bruns devenus noirs, l’air plus menaçant que jamais.
Non, elle n’entrerait pas. Elle n’était pas en tort.
Un air méprisant à la Ashley Dandy se dessina sur son visage.
Basse provocation.
Action inutile mais si agréable.
Rusard allait essayer de la faire entrer mais vu qu’il était cracmol, il ne pourrait pas user de la magie. Et elle lui donnerait du fil à retordre. Quant aux autres, il ne pouvait même pas espérer compter sur leur aide pour la faire entrer.
Un sourire machiavélique se dessina sur son visage.

« HAHA ! »

S’exclama-t-elle avant de s’apercevoir qu’elle avait parlé tout haut.
Une pointe d’adrénaline l’envahit.

« Vous être trop stupide… »

Aïe, trop tard pour reculer, elle était lancée…

« Les pauvres, ils n’y sont pour rien… C’est moi qui leur ai di de me suivre… Je leur ai dit que Dumbledore cherchait des volontaires. Ils ont tous répondus présents. Pauvres innocents… »

Voilà qu’Emma remettait ça… Elle se prenait pour une héroïne de roman, prête à tout assumer pour que ses camarades soient libres… Bel idéal. Dommage que son explication ne soit pas plus crédible…

« Muahahaha ! »

Eh oui, Emma en faisait parfois un peu trop…

« Ils ne se doutaient pas que c’était à une fin personnelle que j’avais besoin d’eux ! »

Ton tragique. Elle pouvait sans problème passer pour une folle échappée de l’asile…

« Ils m’ont suivi, vers leur propre perte ! »

Tais-toi Emma…
La pauvre jeune fille s’emballait quelque peu, au risque de s’emmêler les pinceaux. Ce qui était justement en train d’arriver…
Bref, Emma n’était pas très douée pour les explications, non plus pour sortir ses amis de situation épineuse…
Bien tenté cependant…