Andromeda se réveilla en clignant des yeux dans la lumière du jour qui avait soudainement illuminé son lit. Que s'était-il passé ? Il lui fallut quelques secondes pour sortir des brumes du sommeil et le comprendre : Un des pans du lourd tissu de velours bleu nuit qui fermait son lit à baldaquin s'était décroché, laissant entrer les rayons du soleil qui brillaient bien fort par la fenêtre, car il était presque onze heures. La jeune fille s'étira paresseusement, agacée d'être réveillée de la sorte, et essaya de découvrir ce qui avait fait céder le rideau aussi subitement. Mais malgré ses recherches, elle n'en trouva aucun indice, et dut se résoudre à laisser le mystère irrésolu. Elle fit léviter le pan de tissu jusqu'à sa place d'origine et, d'un Reparo habile, le remit en place. Elle chaussa ensuite ses pantoufles, enfila un peignoir de soie argentée et alla se débarbouiller.
Il n'y avait personne d'autre dans le dortoir, les autres filles étant sorties depuis deux ou trois heures déjà pour profiter du bon temps à l'extérieur en ce dimanche matin ensoleillé, et Andromeda était certaine de se faire traiter de feignasse quand elle les verrait dans la Grande Salle pour le déjeuner. Tout en s'habillant, elle se remémora les évènement de la veille au soir, qui l'avaient tant éreintée et l'avaient forcée à se coucher si tard qu'elle avait dormi comme une souche jusqu'à quelques minutes auparavant. Serdaigle avait battu Poufsouffle au Quidditch, et bien évidemment, ça avait été la fête dans la salle commune... Ensuite, le professeur Flitwick était arrivé, très en colère, aux environs de minuit, pour leur dire de cesser le tapage et forcer tout le monde à se mettre au lit. En tant que préfète, Andromeda avait eu droit à un joli savon pour son irresponsabilité de laisser une tel chaos s'installer dans la tour des Serdaigles... Mais ce n'était pas tout. Alors qu'elle s'apprêtait à se coucher, une fille de deuxième année était venue frapper à la porte du dortoir, toute affolée, et l'avait menée jusqu'à la chambre voisine où une autre jeune Serdaigle vomissait sans discontinuer dans le lavabo, sûrement des excès de l'orgie qui venait de s'achever. Ca avait été une véritable épopée pour la transporter jusqu'à l'infirmerie tout en évitant au maximum les dégâts au passage... sans compter Peeves qui les avait interceptées au tournant d'un couloir et s'était joyeusement mis à les bombarder de Boulmolles Explosives (probablement chipées dans le lot d'objets confisqués par Rusard). Quand cette soirée marathonienne s'était enfin achevée, Andromeda ne sentait plus ses membres. Elle avait à peine eu la force de se changer et s'était jetée sur le lit, fermant hermétiquement les rideaux de son baldaquin pour être sûre de dormir aussi longtemps qu'elle le voudrait.
Mais n'y pensons plus, tout ceci était du passé. Heureusement... Andromeda poussa la porte du dortoir et descendit les marches qui menaient à la salle commune. Il y avait là quelques petits groupes d'élèves, mais la plupart était sûrement déjà dehors, à profiter du soleil. Ô chanceux qu'ils étaient ! Rien qu'à l'idée des trois rouleaux de parchemin qu'elle devait rendre en histoire de la magie le surlendemain, le coeur de la jeune fille se serrait déjà... Un jeune homme qui était affalé dans un fauteuil leva les yeux vers elle quand il l'entendit descendre. Andromeda sourit en le reconnaissant.
"Salut, Thythy !" lança-t-elle en se dirigeant vers lui. "C'est pas la forme, on dirait ?"